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dimanche 1 février 2009

Respiration

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Respiration, ô toi l'invisible poème !

Incessant échange de l'être en soi au sein
du pur espace universel. Contre-balance
en quoi rythmiquement je surviens à moi-même.

Unique vague dont je suis
la successive mer;
toi, l'épargnante entre toutes les mers possibles -
espace acquis.

Combien n'y eût-il pas déjà de ces lieux des espaces
qui furent au-dedans de moi ! Bien des vents sont
comme mon fils.

Air, me reconnais-tu, empli d'endroits encore à moi naguère ?
toi, une fois, la lisse écorce,
la voussure et la feuille de mes paroles.

Rainer Maria Rilke, Sonnets à Orphée, II, 1

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